Cette série redonne vie aux déesses arméniennes préchrétiennes par le biais d'aquarelles de grande taille qui fusionnent le dessin, la recherche historique et les récits féministes. En faisant revivre ces figures effacées, je remets en question les effacements patriarcaux et coloniaux qui ont façonné l'identité arménienne.

Travailler avec de l'aquarelle à cette échelle exigeait un risque technique. L'imprévisibilité du médium - sa tendance à se tacher, à fleurir ou à sécher trop rapidement - exigeait une négociation active. J'ai traité ce travail comme un processus de dessin dynamique : une danse entre le contrôle et le hasard. Chaque marque, tache et couche était intentionnelle, créant de la profondeur par la transparence et repoussant les limites de la ligne et du lavis.

L'utilisation innovante de l'échelle amplifie la présence imposante, tandis que l'aquarelle préserve l'éthéré. Les références historiques, comme le fusil de Nané modelé d'après de vraies femmes fedayi, sont dessinées avec précision. Les éléments environnants - tels que les dragons, les racines, les montagnes et les orbes célestes - agissent comme des mythes visuels qui font écho à leurs attributs d'origine et les prolongent dans le présent.

Dans cette série, le dessin est redéfini à la fois comme un rituel et une résistance : un espace où la mémoire ancestrale rencontre la création de marques expérimentales.